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6 janvier 2016

☆ BDLS 14: Le regard des autres ☆


Yo le peuple.
Aujourd’hui on va parler d’un truc sérieux. D’un truc qui touche tout le monde, et ça, depuis toujours. C’est par en dessous, par au dessus et rarement droit dans les yeux. C’est rarement délicat, c’est même plutôt rude. Paraît-il que ce n’est pas pour faire du mal, que c’est pour le " Bien " de X chose. Mais c’est quoi le bien ? Et surtout t’es qui, toi, l’inconnu, pour me dire ce qui est bien ou mal. T’es qui pour poser ton regard comme ça sur moi. Ouais, aujourd’hui on va parler du regard de l’autre. Ça ressemble un peu à un exercice de philo’, le genre de truc que votre professeur vous donne – ou vous a donné -, vous obligeant à vous mettre face à votre réalité, vos comportements et celui des autres. C’est un peu cruel, mais important d’en parler, surtout à notre époque où les apparences sont reines. Moi, aujourd’hui, je vais vous parler de ce regard que les autres portent sur moi, parce que beaucoup trop de paramètres sont différents des leur, et ça les heurtent.

J’ai envie de vous toucher deux mots là-dessus, parce que certaines réflexions venant de mon entourage et d’inconnus m’ont fortement offensée. Et ça m’a fait réfléchir. Même, beaucoup réfléchir. C’est essentiellement au sujet de mes cheveux qui en voient de toutes les couleurs et de mon style vestimentaire. Mais vous pouvez aussi transposer cela sur d’autres terrains. Cela fonctionne aussi, vous verrez. Alors, j’ai eu le droit à quelques :

     - Pourquoi tu fais ça ?
     - Tu te cherches.
     - Tu te gâches.
     - En fait tu as envie de t’exclure.
     - T’es moche.
     - T’es belle mais…
     - Tu as réfléchi aux conséquences ?
     - Tu te sens exister comme ça ?
     - Ils en pensent quoi, les autres ?


Au début c’est une question toute bête, plutôt innocente, à laquelle je réponds avec la même simplicité : parce que j’ai envie. Il n’y a pas de raison particulière. Juste, je peux le faire, alors je le fais. Je profite. Sauf que ça ne plaît pas, ça ne va pas dans le sens de leur logique, ça sort de leurs chemins bien connus. Alors ça ne va plus, ils s’énervent ou se moquent et là, ils en deviennent blessants. Je peux comprendre dans un sens ce genre de comportement, mais je trouve ça triste.


Alors oui je me cherche. Oui très clairement. Mais même ce qui semble être adulte/mature/réfléchi/insérez un mot sérieux, se cherche. Se chercher est une quête infinie, et l’oublier… Comme beaucoup l’oubli, personnellement je trouve ça se gâcher, comme ils peuvent me le dire.

Sinon, non, ce n’est pas une envie de m’exclure. C’est juste une envie.

Sinon, oui, j’ai réfléchi aux conséquences, et si je ne les acceptais pas, et bien je ne l’aurais pas fait. Et cela inclus ce regard que les autres se permettent sur ma personne.

Et on ne me désigne plus comme une personne à un moment, je suis juste un ça, une chose floue.

Puis c’est la fin, on me parle des autres. Ces autres, ces parfaits inconnus que je ne croiserais probablement qu’une fois dans ma vie, peut-être deux fois, par un heureux hasard, ou même que je côtoierais juste un temps défini. On me parle de cette masse qui, en somme, n’est rien pour moi, juste une multitude de visages aux traits et aux couleurs différentes. Et je m’en fous. Moi je trace.

Tout ça n’était qu’une infime partie de ce à quoi je pense, une mise en bouche, un exemple. Mais cela marche sur tout. Lorsque vous êtes handicapé, lorsque vous êtes grosse, lorsque vous êtes maigre, si vous êtes blanc, noir, métisse, que vous soyez une fille ou un garçon, que vous croyez en tel ou tel dieu. Il y a toujours ce jugement qui vous touche, ce regard qui vous toise. Celui d’un proche, comme celui d’un parfait inconnu. On le sent qui presse sur nos épaules. On s’en qu’il nous questionne. Alors j’ai réfléchis à tout ça, comme je l’ai dit en haut.

Lorsqu’on me dit tout ça, je ne réfléchis pas vraiment à la réponse que je pourrais donner, parce qu’il ne me semble pas utile de me justifier. Je fais. Point. Non, je me questionne plutôt à mon tour : Pourquoi faire attention à ça ? Parce qu’avouons le, il y a beaucoup plus important à réfléchir, non ? Et surtout qu’est-ce que ça aller changer à leur vie ? Hum ? Rien.

Après tout, tout ça ce sont mes choix, mes envies, c’est mon corps, mon esprit. Je peux bien en faire ce qui me chante. Et les autres dans tout ça ? Pareil.

Maintenant je me fiche grandement de ce regard jugeant ma personne, parce que j’ai compris qu’il ne m’apporterait rien, ou du moins rien de bon. Il ne me faisait que douter, il me remplissait d’une peur malsaine qui oppressait mon cœur et me faisait courber l’échine.

Suis-je assez bien de la sorte ? Ils vont en penser quoi de ça ? Et puis ça ?
Mais c’est difficile de s’en défaire totalement de ce regard. C’est collant. Et ça ne semble pas forcément méchant. En vérité, s’en défaire est une chose tout à fait impossible – il faudrait arracher les yeux de tout ces autres -, car on en a besoin, il n’est pas forcément mesquin, et surtout, parce que l’autre c’est nous aussi. On se regarde, on prend une sorte de recule, pas toujours objectif, mais on essaye, et on se compare. Avec l’autre. Mais ce n’est pas un mal. C’est plutôt normal, mais c’est comme les statistiques des blogs, des instagrams, des pages facebook… le tout c’est de savoir les interpréter et d’en tirer une force. Le tout c’est de ne pas se laisser écraser et de faire la part des choses.

Aujourd’hui, en cette nouvelle année, j’avais envie de vous faire réfléchir sur ce quelque chose qui vous collera à la peau plus ou moins fort. J’avais envie de vous faire réfléchir à ce regard qui parfois vous met le moral dans les chaussettes. Sauf qu’il ne faut pas. Il faut remonter le menton, dresser son dos le plus haut que l’on puisse, et marcher vers l’avant, droit au but. Parce que vous êtes votre unique maître. Les autres ? C’est la foule. Juste la foule.

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